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Amarchords - Music Love Supreme
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25 mai 2009

SAGA 33e : TOURNEE NORMANDIE / BRETAGNE

Bonjour, je reprends la route et le clavier...

Après ce premier contact avec la famille FERRON, je décide de poursuivre ma visite en faisant un passage chez deux autres marchands de musique connus de la ville - la maison DAMAMME- surtout spécialiste du piano, et un autre magasin dont j'ai momentanément oublié le nom...Déçu par la réaction négative des FERRON concernant mes produits autres que "BUFFET " notamment mes cuivres "YORK" et les produits de lutherie "PAESOLD", je décide de passer outre le "chantage à l' exclusivité" sur nos produits, et donc je réusis à obtenir la commande d'une trompette YORK auprès du magasin de pianos - Le patron lui-même m' adit se refuser à même tenter de vendre une clarinette ou un sax tant  " l'omnipotence Ferronnienne " lui nlève toute chance de réaliser une vente...j'avoue que cela m'arrange, car bien que décidé à ne pas me laisser imposer ma conduite par un revendeur, je ne souhaite pas débuter ma carrière par un conflit, d'autant que les griefs des marchands de musique français sont nombreux et souvent justifiés -quant à la politique commerciale menée par mes prédécesseurs-, et d'autant que les "Américains" -entendez le groupe Tolchin et son homme de confiance, notre PDG "Bill" Davis, ont pris des décisions drastiques qui ont bouleversé et choqués les revendeurs, voire même certains musiciens : par exemple les prix de certaines clarinettes ont été relevé jusqu'à TRENTE pour CENT en 73, les saxes de VINGT pour CENT...Les délais de livraisons ont été parfois doublés ou triplés...un an pour sax, deux ans pour un basson...De surcroît, la société continue à facturer certains produits directement aux conservatoires, court-circuitant ainsi les marchands locaux...C'est suyrtout à ce problème que je m'attaquerai, d' autant que des dizaines de revendeurs vont m' agressser systématiquement à mon arrivée sur ce domaine...
Je quitte donc Rouen pour Caen, où m'attendent deux ou trois magasins , notamment "BONNAVENTURE" M. Lebreton, et le magasin "LAPLAISE" ...Rien de particulier , ce sont des personnes accueillantes, qui souffrent déjà de la concurrence rouennaise et parisienne (Caen est exceptionnellement bien desservie par le fameux "TURBOTRAIN" , l' ancêtre du TGV, qui relie le centre ville à la gare St Lazare -et donc la rue de Rome- en moins de deux heures) - J'aurais donc de bons rapports avec ces commerçants, mais rien de révolutionnaire qui vaille la peine que je m'attarde, et c'est donc sur LE HAVRE que je me dirige dès le lendemain matin.

Le lendemain, après avoir franchi pour la première fois le fameux pont de Tancarville, je vais découvrir Le Havre, ses raffineries, son architecture post-deuxième guerre mondiale...Une ville peu engageante il est vrai mais qui fait tout de même rêver : n'est-ce-pas de là que l'on part pour le nouveau monde ? Je crois me souvenir avoir vu de loin l 'un des plus beaux navires de l' histoire de la marine marchande, l'illustrissime "France", amarré ou ancré je ne sais plus ...Ou bien était-ce un mirage ???

La ville possède un très beau magasin de musique tenu par M. Glevarec, un musicien-batteur- reconverti avec bonheur dans le commerce. L'accueil y sera très chaleureux et sympathique, d'autant que ce personnage a beaucoup joué avec une autre "figure" du métier, l'organiste et compositeur de nombreuses musiques de film Alain LE MEUR, que je connais très bien, pusiqu'il est également responsable du marketting et démonstrateur de la marque "FARFISA" -numéro un de l'orgue d'appartement à l' époque - Il est le bras droit de monsieur Becker,- importateur exclusif de la marque-, dont le fils,  Bernard, sera le créateur du premier salon de la musique à Paris - qui se tiendra dans l' ancienne gare de la Bastille, devenu depuis  " l' Opéra-Bastille".

Si l'accueil sera agréable et sympathique, les commandes seront plus des "commandes de principe" (..pour marquer votre passage, on va vous prendre UNE clarinette et UN saxophone...phrase souvent entendue), et, de toutes façons, je dois bien accepter l'idée que, encore une fois, c'est la maison FERRON qui détient un quasi-monopole sur toute la Normandie, une bonne partie du reste des ventes se faisant également à Paris, rue de Rome, chez VINCENT-GENOD justement.

Je vais donc poursuivre ma route en redescendant jusqu'à Argentan, puis Dreux et retour à Mantes.

Ces petites villes sont des étapes nécessaires dans ma recherche d'une politique commerciale innovante, mais je vois bien qu'elles ne représentent guère de potentiel pour nos produits très ciblés "haut-de-gamme" , et que d'autre part nos produits accessoires dits "du groupe Tolchin" , ne les intéressent guère...

Je vais donc envisager de visiter les grandes capitales régionales, quitte à accomplir des périples de deux semaines lorsque je serai à plus de cinq cents kilomètres, et notamment dans les régions du sud où je séjournerai durant le week-end chez l'un ou l'autre des membres de ma nombreuse famille, alliant ainsi l' agréable à l'utile -la société qui m'emploie économisant ainsi nuits d'hôtel et restauration !!! - Notez que le compréhensif Kurz m'a autorisé à me faire rembourser certains frais - "de bouche" devrais-je les appeler- entendez des menus présents faits aux personnes qui m'accordent l' hospitalité - En effet, n'étant pas commissionné sur les ventes, il ne serait pas logique que je paye de ma poche des frais qui me sont théoriquement remboursés par contrat, alors que je fais faire de larges économies à la société...

Dans les semaines qui suivent, je vais m'empresser de parcourir la Bretagne, une région que je ne connais absolument pas, et ma première étape sera LE MANS, où je suis très bien accueilli par monsieur et madame Laporte, autant que par la maison Bonvallot - Le professeur de saxophone, monsieur Mafféi étant un "Buffettiste" inconditionnel -
Puis ma route m'amène à Rennes, où je vais affronter le redoutable DUROS, une institution locale  personnage assez difficile et en tous cas peu accueillant, jugez-en...

Arrivé la veille dans la grande capitale Bretonne, je séjourne dans un hôtel très proche du fameux magasin, sis au 10, rue de Plélo, que je suis allé discrètement repérer le soir après sa fermeture...Beau magasin , assez vaste, c'est un généraliste qui propose ausi bien guitares , claviers, sonos, que lutherie, vents, accordéons etc...Une sorte de "petit Paul Beuscher de province"...

Le lendemain matin, je me gare bien avant l'ouverture presque en face du magasin- Vous vous souvenez peut-être que l'on m'a attribué l'ancienne voiture de l' ex-PDG, une superbe Citrën D.S 21 "injection", de couleur gris métallisé- siège en cuir...une limousine !!!

A neuf heures, je me présente devant la porte de l' établissement. J'entre et me présente à une personne qui m'accueille..."j'ai rendez-vous avec monsieur Duros" lui dis-je, en lui tendant ma carte de visite...

"je vais voir s'il peut vous recevoir", me dit le vendeur en me laissant planté debout au milieu du magasin, mon attaché-case à la main; puis il revient "monsieur Duros va arriver dans quelques instants.."

J'attends donc...quelques instants après apparaît un homme un costume strict, cheveux très courts, qui me serre la main avec un "alors, c'est vous le nouveau voyageur de la maison Buffet ??? "
Je ne peux m'empêcher de rectifier : " -en fait, je suis le directeur commercial...Nous n' avons plus de VRP et c'est moi qui assumme également ces fonctions"
"Très bien" me dit-il, "et, vous êtes parti de Mantes ce matin?"
- "non, je suis déjà sur la route depuis hier...J'ai dormi à l' hôtel à côté pour être à l'heure ce matin"
-"vous avez trouvé à vous garer dans le coin"
"-oui, juste en face, la DS grise"
Il regarde d'un air inquisiteur la voiture et me lance:
"une 21 à injection..., je vois qu'on ne se refuse rien dans votre maison...remarquez, avec les prix que vous pratiquez...Au moins vous ne roulez pas dans une voiture minable comme votre confrère.....-il me cite le nom d'un représentant -"
La conversation commence mal...Je ne me laisse pas déstabiliser et je lui propose de lui montrer notre nouvelle clarinette "RC" - Il me prévient tout de suite :
"Je vous avertis, le professeur de Rennes, Monsieur Dusseigne ne joue et ne fait acheter que des "Selmer", ce sera très difficile pour nous de vendre vos clarinettes, mis à part au professeur de Saint-Malo, Jego, qui lui, préfère votre marque; mais comme il n'a en principe que de jeunes élèves, il prend rarement des modèles professionnels -d'autant que les parents savent que si l'enfant continue ses études par la suite à Rennes, il devra changer pour une Selmer-"
Je vois le problème incontournable qui se profile à l' horizon...Aussi  je décide de me lancer dans une brillante démonstration pour faire valoir les qualités de nos clarinettes d'étude "EVETTE" et " EVETTE et SCHAEFFER", mais, là encore, je me heurte à la mauvaise foi de mon interlocuteur , qui, arguant du fait qu'il joue lui même de la clarinette, m' affirme :
" vos Evette ne valent pas les "Noblet" (-une gamme d'étude concurrente du facteur "LEBLANC", aujourd'hui disparu du marché Français après son rachat par un groupe américain-)
Que dire face à cette volonté de faire barrage à notre marque...De toute évidence, le gars ne nous aime pas...Il le montrera encore par la suite...De surcroit, les saxophones vendus dans la région sont exclusivement des " SELMER";- là encore, le professeur est un "Selmériste pur et dur"... Quant à la lutherie, elle ne l'intéresse pas, car il possède apparemment encore des stocks d'archets et violons anciens, stocks constitués par son père déjà auparavant...Je vais donc prendre congé et me rendre chez un nouveau marchand dont j'ai entendu parler par un copain , musicien et ingénieur du son dans la périphérie de Rennes, que j'avais connu à l' époque où je travaillais encore chez MAJOR CONN et BEUSCHER...C'est d'ailleurs chez ce musicien que je passerai la soirée et la nuit avant de poursuivre vers Saint-Brieuc, Brest, puis le jour d'après Quimper, Lorient, Vannes...

Ce nouveau magasin "HARMONIC MUSIC", est situé Place Jeanne D' Arc, un lieu facile d'accès à l' époque où je garerai ma somptueuse berline sans avoir à encourir les remarques fielleuses précédemment entendues !

Le propriétaire est un homme jeune (trente-cinq ans peut-être moins), ex-batteur reconverti lui aussi dans le "business" - Il va très bien m'accueillir, et si j' ai bonne mémoire, m'inviter à déjeuner je crois, avec mon ami guitariste...C'est à ces petites attentions, le plus souvent sincères, qu'on apprécie les gens...La plupart du temps je proposais un déjeuner-quand l'heure arrivait, ou si j'en ressentais la nécessité pour une raison ou une autre...Selon la réaction des gens, on peut se faire une opinion sur leur désir de collaborer ou non, leur éducation, leur mentalité etc...C'est souvent un bon moment, et j'en ai vécu d'excellents-notamment invité même à leur domicile par des clients Alsaciens, ou du Nord - et d'autres également tout simplement dans des restaurants sympathiques,"bouchons" lyonnais, tavernes alsaciennes ou autres...

Nous ne ferons pas de grosses affaires avec ce magasin, plus spécialisé en guitares etc...L' aprés-midi je visiterai un magasin traditionnel, plus accueillant que DUROS : Deschaux-Musique, rue de la Visitation - sans grands résultats- Demain, je prendrai la route pour Saint-Brieuc, non sans avoir fait le tour de Saint-Malo, plus pour mes propres besoins touristiques que pour les affaires !

Arrivé à Saint-Brieuc je vais pouvoir visiter dans la matinée les deux magasins qui comptent dans la ville ; "SCHÖNBERG" et "SAINTE-CECILE, avant de prendre la route de Brest, où m'attend Daniel PARIS, un excellent luthier/réparateur, ancien employé de Buffet Crampon...

SUITE BIENTÔT

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