ESPERANZA SPALDING...L' ESPERANCE ACCOMPLIE...

Bonjour à toutes et tous...

ESPERANZA 4 AVRIL11

Je viens de relire l'excellent article de Michel CONTAT sur le phénomène "ESPERANZA" dans le dernier numero de TELERAMA...
Après cela, que dire..Rien à rajouter... J'ai déjà eu le bonheur d'assister au concert de Marciac où elle affichait une énergie de jeune tigresse (sans les griffes qu'elle doit limer pour jouer de son instrument), et là je ne voulais pas rater cette occasion magnifique (ET GRATUITE, MERCI FIP !!!), de découvrir les nouvelles voies (et voix) de la jeune prodige...
Oui, je n'hésite pas, prodige, qui m' avait déjà époustouflé par son aisance à passer de la contrebasse à la basse électrique (la fameuse "jazz-bass" si chère au regretté "JACO" et tant d'autres), ou encore à la basse "électro-acoustique", au service d'une musique "funk-latino-jazz" qu'elle agrémentait de ses propres sonorités vocales en Anglais, Espagnol ou Portugais...
Hier j'ignorais totalement ce qu'elle nous avait conconcté et c'est durant les deux interminables heures d'attente dans la file des privilégiés que nous étions, puisque garantis d'avoir un place dans le mythique studio "Charles Trenet" de la Maison de la Radio, que j'appris d'une charmante Brésilienne -parisienne d' adoption-, rencontrée en ce lieu, que le nouveau projet d ' Esperanza était ce qu'elle a désigné comme "de la musique de chambre" (ce qui est en fait le thème déclaré sur le tout dernier CD : "CHAMBER MUSIC SOCIETY"...)
En compagnie de mon ami Alain D... ( harmoniciste et percussionniste à ses heures au sein d'un mystérieux quartette qui ne se produit quasiment que pour lui-même !), nous avons "formé un groupe" encore un "QUINTETTE" vais-dire ,puisque composé de notre duo, auquel s'ajoutèrent très vite notre "nouvelle amie brésilienne" -LUCIANA-, une autre jeune femme-JULIE ou JULIA- très "branchée musique" et notamment "Brésil" ce qui créa un lien immédiat entre elles, et enfin un grand gaillard (presque un géant,un colosse toutefois, fin connaisseur lui aussi, un certain AURELIEN, professeur de lycée -probablement descendant d' Antillais, ce qui me fit le comparer au contrebassiste MAJOR HOLLEY qui m' avait tant impressionné en 77 à Nice !!!)...
Ainsi formé, le groupe n'aura pas vu le temps passer -l'attente, obligatoire, est forcément longue et pénible-debout, ravitaillement impossible etc...échangeant nos points de vues, nos expériences , d'autant plus animées que Luciana connaissait bien le monde de la musique brésilienne où je compte quelques amis-, nous avons , enfin, réussi à nous installer dans les premiers rangs, tout près de la scène, ce qui présageait d'une osmose parfaite entre les artistes et notre petit groupe...Une précision, "JULIA" avait pu se glisser, elle, au PREMIER rang, au milieu, face aux musiciens ( et pour l' anedocte à deux sièges du talentueux LAMBERT WILSON -tiens, je ne l'ai pas vu dans la file d'attente, lui, pourtant au téléphone on m' a dit qu'on ne faisait pas de réservations par téléphone...Mais...Je comprends, il a du gagner une invitation FIP en répondant à une question piège du style : " Donnez nous le nom d'un contrebassiste célèbre, chef d' orchestre, qui apparaissait sur scène à la fin de sa carrière avec des béquilles, qui refusait de jouer tant qu'il verrait un micro de magnétophone ou une camera dans la foule, et qui a écrit "BENEATH THE UNDERDOG" ??? Hein, pas facile,...Non ce n'est pas ARNETTE COBB , lui c'était un saxophoniste ! (que j'ai connu aussi en 77 à Nice !) pas non plus "MAJOR" HOLLEY -pas de béquilles mais un remarquable jeu d' archet qu'il "doublait" à la voix, façon SLAM STEWART"-...Devinez...Nous le connaissons tous...Le génial "CHARLIE" MINGUS"...
Evidemment si j'écoutais FIP all day long au lieu d'écrire des inepties ...J'aurais répondu, moi...-
Voilà le décor est planté...Curieusement je ne vais rencontrer aucune de mes connaissances dans la salle, hormis le photographe Jean-Paul BELLANGER et Michel CONTAT justement...
FIP nous inflige une première partie, en la personne de "CHOCOLATE GENIUS" un chanteur que je décrirai comme un "fils spirituel de Bob Dylan, Lou Reed et Richie Heavens..." même si ,selon ce qu'on nous dit de lui, on aurait vu en lui il y a une bonne dizaine d'années, une sorte de "nouveau PRINCE" (pourquoi pas dirais-je, mais le "génie guitaristique" et la "folie scénique" en moins -et ce n'est pas son guitariste aux sonorités médiocres et au jeu "inexistant" qui remontait le niveau...Toutefois la voix, la présence sont indiscutables...Ce que j'ai le plus apprécié : les trois chansons jouées "en solo" une avec sa guitare, les deux autres au piano (des odes à son père, sa mère et sa "nurse" -peut-être la traducion serait "infirmière" je n'ai pas très bien saisi le sens de la chanson...
Enfin le grand moment est arrivé...Je ne pourrais qu' être dithyrambique...Après que ses excellentes musiciennes -un trio à cordes et une vocaliste-trompettiste (toutes quatre New-Yorkaises m'a-t-il semblé)- se soient installées, en compagnie d'un super-pianiste (Argentin) et d'un batteur magnifique qui a fournit un travail extrêmement ciselé, tout en finesse, EPERANZA est arrivée, toute menue avec une coiffure plus "discrète" que celle qu'on lui connaît; elle s'est déchaussée et à retiré son "spencer" pour être plus à l'aise et là, le festival a commencé...C'est magnifiquement indescriptible de raffinement entre solis de cordes enchevêtrées avec la rondeur de la contrebasse et vocalises cristallines et sensuelles à la fois...Elle nous a étonnés et ravis...Et quelle énergie...Deux rappels, dont le dernier "chant et contrebasse seuls"...
Mon seul regret : n'avoir pu l' approcher "backstage" qu'à trois mètres -évidemment je ne suis pas "personna grata ou VIP de service" d'autant que j'aurais aimé lui dire "mes amis et moi-mêmes sommes totalements bouleversés, sous le charme etc... MAIS (il y a un mais) "JE serai comblé le jour où vous mettrez "ANGELITOS NEGROS" (déjà si bien repris par Nat King Cole et Roberta Flack jadis) à votre répertoire...Et pour mieux nous ravir encore, pourquoi ne pas nous refaire le coup de "OVERJOYED" comme vous le fîtes por "STEVIE" devant votre président il y a trois ans...
Mais le petit Ecureuil semblait bien fatigué d' être restée accrochée à son arbre une bonne heure et quelque...Alors, il fallait se résoudre à partir...J'enrage de ne pas avoir pris mon "bon" appareil photo -de crainte qu'on me refuse l'entrée- et toutes les prises avec mon "petit" appareil sont ratées...J'en montre une tout de même pour égayer ce long texte...
Je termine avec ma citation préférée:
Esperanza ? "she's BOUND FOR GLORY"...(Woody Guthrie)

Richard SCOTTO